LES MURS PEINTS DE LA VILLE EN BOIS
1971 – 1994
Des fossiles de l’ancien bassin des chalutiers, qui ont disparu de notre présent. C’est cela que nous invite à regarder Yves Phelippot dans ce lieu qui fut renforcé par les Allemands (un blockhaus se trouve tout près, en haut du plan incliné) et qui est le slip d’entretien des bateaux de pêche. Dans ces coups de rouleaux à très longs manches que les peintres de bateaux ont laissés là depuis la guerre et qu’il nous donne à voir aujourd’hui avec ses photos….
Le photographe nous livre ce qu’il voit avec son œil d’archéologue, cet endroit qui est toujours le même et toujours autre. Selon le moment de la journée. Selon la saison. Selon la période.…Yves Phelippot nous rappelle à une réalité , maintenant détruite … Nous voyageons avec lui de 1971 à 1994, selon des périodes bleues, ou vertes, ou rouges…. De purs miracles. Quoi qu’il en soit, il nous ramène à la matérialité. A ce lieu dont il nous dit qu’il éclaboussait de couleurs. Et quand il parle des épaisseurs énormes de peinture qui se détachaient, on les voit, là, en train de tomber. Sous nos yeux.
Depuis, le Musée Maritime a remplacé les murs peints par de banals grillages.
D’après Denis Montebello